La genèse d'un projet
Petite fille de grands-parents issus de l’immigration, sa famille est arrivée en France pour travailler en tant que tailleurs. C’est au milieu des patrons et des dés à coudre que Marianne a appris à marcher et baignant dans cet univers, elle a développé un sens inné de la mode, de l’artisanat, de la tendance. Après son école de stylisme ESMOD, une longue carrière dans le domaine, c’est à 55 ans que Marianne décide de tout quitter. Forte de ses 33 années d’expérience dans le textile au service de différents·es acteurs·trices, elle a pu acquérir une connaissance pointue du monde de la mode. Le déclic, Marianne l’a eue, car elle ne se retrouvait plus dans les valeurs des entreprises avec lesquelles elle travaillait : sa fibre éthique et environnementale avait besoin d’être au service des autres.
Un projet écolo et éthique
Avant d’être un déclic professionnel, c’est un intérêt certain pour les questions éthiques et environnementales qui habite Marianne. Artiste dans l’âme, elle a commencé, chez elle à créer, recycler, s’essayer à la broderie, chiner en ligne et en brocante. Puis, en cherchant des structures éco-responsables et éthiques, elle est tombée sur Label Emmaüs, et de fil en aiguille sur Label École. À ce moment, elle a compris qu’il lui fallait ce type de formation qui réunissait l’ensemble de ses attentes en termes de commerce digital tout en gardant le côté éthique et social auquel elle tenait.
Marianne a nommé son projet
“RE+ STUDIO”.
Re pour Recyclé, Reconditionnée, Revalorisé
+ Pour la valeur ajoutée
Studio fait écho au studio de création, en hommage à l’atelier de ses grands-parents
La valorisation sous toutes ses coutures
L’aspect social
Revaloriser des pièces déjà existantes grâce au savoir-faire de migrant.es ou réfugié.es. Ces pièces, ce sont des vêtements de grande marque, confectionnés dans des tissus d’exception, pour Marianne, hors de question de travailler avec l’industrie de la fast-fashion ! Pour cause, tout les oppose : les modes de productions, le savoir-faire, la qualité des tissus, la quête de sens, la durabilité… C’est pour cette raison que le choix de l’insertion sociale est non négligeable pour elle. L’immigration induit souvent des changements de carrière professionnelle liés à des contraintes économiques ou systémiques, effaçant dès lors toutes leurs anciennes pratiques artisanales. Pourtant, ces personnes arrivent en France avec de réels savoir-faire ! Ce sont ces dernières que Marianne souhaite valoriser, puisqu’en dehors de la revalorisation des vêtements, la revalorisation humaine est au cœur du projet.
L’aspect écolo
La dimension écologique est également une grande source de motivation, l’objectif ici serait de récupérer par divers moyens des vêtements et accessoires de seconde main. S’intéressant aussi bien à des vêtements en bon état qu’à des pièces trouées, déchirées, Marianne pense upcycling, de fait, c’est un tourbillon de possibilités qui se présente, au service de son projet.
Marianne est consciente de l’offre qui grandit dans son secteur, pour cette raison, elle insiste sur sa volonté de travailler avec des pièces intemporelles dans un monde où la mode est au sportswear. Les dimensions d’intemporalité et d’unicité dans les pièces de Marianne s’expliquent aussi par une lutte contre le sur-consumérisme. La course à la tendance est en désaccord avec les valeurs écologiques et sociales : cela oblige une grande rotation dans nos garde-robes, et cela n’a rien d’écologique, même s’il s’agit de seconde-main ! Heureusement, il est possible de concilier pièces intemporelles et pièces tendances, original et intemporel, discret avec l’apport d’un twist arty, c’est le pari que Marianne fait.
Pour Marianne, ce projet n’a rien de fictif ! Elle démarche déjà des centres de tri pour récupérer des pièces abîmées, se renseigne sur des lieux de stage, continue de broder, de raccommoder, de rafistoler, alimente son compte instagram sur lequel elle partage les évolutions de ses travaux sur des pièces que personne ne voulaient et dont tout le monde raffolera.